Hummingbird cède Yanfolila et Nioko resources renforce sa présence au Mali
Le secteur aurifère malien connaît une importante restructuration avec la cession de Hummingbird Resources à Nioko Resources, filiale du Groupe Coris, dirigé par le banquier burkinabé Idrissa Nassa. Cette acquisition, d’un montant de 17,5 millions de dollars (environ 10,9 milliards de F CFA), marque une étape clé dans la consolidation du secteur minier en Afrique de l’Ouest.
Cette une acquisition stratégique pour Nioko Resources. En effet, Hummingbird Resources, qui exploite la mine d’or de Yanfolila dans le sud du Mali, était en difficulté financière en raison de problèmes opérationnels et de dettes contractées auprès de ses créanciers, dont Coris Bank et Coris Invest Group (CIG).
Pour alléger sa situation, la société britannique a accepté de régler 16,4 millions de dollars (environ 10 milliards de F CFA) au gouvernement malien et d’abandonner une demande de remboursement de TVA d’un montant équivalent.
Le 15 janvier 2025, Hummingbird a officialisé son engagement à se conformer au nouveau code minier malien, adopté en 2023, qui impose notamment une participation accrue de l’État et des investisseurs locaux dans les exploitations minières. Ce compromis permet à Hummingbird de maintenir ses opérations tout en facilitant son rachat par Nioko Resources.
Déjà actionnaire à 41,8 %, Nioko a ainsi renforcé sa position, portant sa participation à 71,8 % après une conversion dette-capital conclue en novembre 2024. À terme, Nioko prévoit de délister Hummingbird de la Bourse de Londres, ce qui lui permettrait de transformer la société en une entreprise privée sous son contrôle.
Les ambitions d’Idrissa Nassa dans le secteur aurifère sont ainsi clairement revues à la hausse. L’homme d’affaires burkinabé, fondateur de Coris Bank International, poursuit ainsi son expansion dans le secteur minier malien. Déjà présent dans le financement des industries extractives à travers Coris Invest Group, il renforce son influence en prenant directement le contrôle de Yanfolila et de la mine de Kouroussa en Guinée, détenue aussi par Hummingbird.
Le gouvernement malien, qui mène une politique active de récupération des revenus miniers, a déjà perçu 783 millions de dollars (environ 500 milliards de F CFA) de la part des compagnies minières depuis 2023, à la suite d’un audit révélant des irrégularités dans le paiement des redevances.
Avec cette restructuration, Nioko Resources devient un acteur incontournable du secteur aurifère malien, tandis que Bamako affiche sa volonté de mieux contrôler l’exploitation de ses ressources stratégiques. Reste à voir comment ce nouveau cadre influencera la production et la rentabilité des mines concernées.
