Togo : un hub controversé pour l’or ouest-africain
Le Togo s’est imposé comme un point de transit clé pour l’or ouest-africain, notamment celui issu de l’exploitation artisanale au Burkina Faso et au Niger. Ce commerce informel attire les producteurs en raison des faibles taux de redevances au Togo. Selon l’initiative de transparence des industries extractives (ITIE), en 2022, les Émirats Arabes Unis ont importé environ 20,6 tonnes d’or d’une valeur de 1,2 milliard de dollars (environ 748 milliards de F CFA) déclarées comme provenant du Togo, bien que les douanes togolaises n’aient enregistré aucune exportation officielle.
Ce phénomène, également observé au Bénin, où jusqu’à 13 tonnes d’or par an transitent malgré une production locale négligeable, illustre les lacunes en matière de coopération régionale et de contrôle des frontières. Une étude de l’OCDE estime que 12 à 20 tonnes d’or du Burkina Faso et 2 à 3 tonnes du Niger sont introduites chaque année au Togo en contrebande, échappant aux taxes dans leurs pays d’origine.
La CEDEAO et l’OCDE appellent à une harmonisation des taxes et à une politique régionale pour encadrer l’exploitation artisanale et réduire la contrebande. Sans une action concertée, ces flux informels continueront de priver les pays producteurs de revenus cruciaux tout en alimentant un marché parallèle difficile à réguler.
