Mali : offensive contre l’orpaillage illégal, la lutte s’intensifie.

L’exploitation illégale de l’or constitue un fléau économique et environnemental grandissant au Mali. Face à cette menace, le gouvernement a engagé une lutte de grande envergure, avec des actions fortes visant à démanteler les sites clandestins et à limiter l’impact destructeur de ces activités.

Les récentes décisions du ministre des Mines, Amadou Keïta, en Conseil des ministres le 22 janvier 2025, marquent une intensification des efforts contre l’orpailage illégal. Depuis plusieurs mois, les autorités ont multiplié les interventions, menant au démantèlement de 61 sites illégaux et à la saisie de 286 pelleteuses et 63 véhicules.

Ces exploitations clandestines, de plus en plus mécanisées, aggravent la déforestation, polluent les cours d’eau et détruisent les écosystèmes locaux. Mais les préoccupations vont au-delà des dommages environnementaux. Selon le gouvernement, ces activités alimentent des réseaux criminels, facilitant le trafic de drogue, d’armes, la traite humaine, le travail de très jeunes enfants, le blanchiment de capitaux et même le financement du terrorisme.

Selon l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), l’exploitation minière représente 10 % du PIB malien et 22 % des revenus publics. Puisque l’or constitue près de 80 % des exportations nationales, illustrant ainsi son rôle central dans l’économie du pays, une meilleure régulation est donc essentielle pour garantir une exploitation durable et profitable à l’État.

Le gouvernement a choisi d’afficher fermement la volonté d’une “lutte implacable” contre l’orpailage, et si ces efforts s’avèrent suffisamment efficaces et maintenus sur le long terme, ils devraient assainir un secteur où l’informel joue encore un rôle prépondérant. Une coopération régionale renforcée et une surveillance accrue seront sans doute essentielles pour restaurer l’ordre dans le secteur minier malien. Le combat contre l’exploitation illégale ne fait que commencer.